Elections et condition féminine ... tout un programme !!!
Depuis la Constitution de 1946, le Japon est une monarchie constitutionnelle, avec un parlementarisme à l'anglaise (parlement bicaméral) et une administration locale qui rappelle celle des Etat-Unis.
L'empereur n'a aucun pouvoir politique si ce n'est de nommer, où plutôt de ratifier le choix du premier ministre et du président de la cour suprême.
Ce n'est bien entendu pas l'empereur Hakihito, mais son père et prédécesseur, Hirohito
Au niveau local, le pays est divisé en ken (départements) regroupés au sein de provinces. Les communes ne dépendent pas complètement des départements et ont un certain nombre de droits.
Les gouverneurs, préfets et maires sont élus au suffrage universel pour 4 ans et représentent à la fois les intérêts de l'Etat et ceux des collectivités locales. Ils sont soumis juridiquement au ministère de tutelle, mais le suffrage direct des collectivités leur assure un poids important.
J'ai pris ces photos dans les rues de Kyoto en juillet 2007 lors de la campagne pour les élections sénatoriales
Les femmes, qui ont obtenu le droit de vote en 1945, sont très peu présentes au niveau politique, si ce n'est dans les institutions locales.
Le Japon n'occupe que le 98ème rang mondial dans le classement des femmes parlementaires ; lors des élections sénatoriales de juillet 2007, seulement 17,4 % de femmes ont été élues.
Selon un rapport gouvernemental nippon, les femmes demeurent également sous-représentées au sein de la société civile et des entreprises ; la notion de "femme au foyer" (shufu en japonais) reste enracinée dans les moeurs.
Les jeunes japonaises font des études avec un taux de réussite supérieur à celui des garçons, mais elles sont souvent cantonnées dans des rôles de figurantes dans le milieu du travail. Bien que représentant environ 40% de la population active, leur salaire est généralement de 50% inférieur à celui des hommes. La société du travail japonais est pensée par et pour les hommes. De plus, elles sont totalement exclues de certains concours de recrutement, le journalisme de presse leur étant, par tradition, interdit. Autant dire que les lois sur l'égalité au poste de travail votées en 1986 sont généralement ignorées des chefs d'entreprises, la peur du chômage étant suffisamment forte au Japon pour permettre tous les abus.
La société japonaise, à la base profondément machiste, place les femmes sous la tutelle de leur père, puis de leur mari et enfin de leurs enfants (les mariages arrangés sont encore fréquents au Japon).
Bien que toutes puissantes au sein de leur foyer, les femmes ont du mal à faire accepter aux hommes, bien peu libéraux, leur refus de maternité et leur désir de s'occuper de leur propre carrière.
Le moyen de contraception le plus utilisé au Japon est le préservatif (80%), la pilule étant essentiellement utilisée à des fins thérapeutiques. L'avortement et très onéreux et n'est pas remboursé ; l'accouchement non plus d'ailleurs.
La société japonaise est en plein bouleversement, et l'enjeu de l'équilibre entre les figures masculines et féminines est très important ; les jeunes filles désirant s'épanouir dans leur travail, mais sans payer le prix fort en renonçant à leur féminité.