Pêcheurs au Kerala ...
Au petit matin, retour des pêcheurs de petits villages du Kerala, près d'Allepey, sur la mer d'Oman ...
Inde du sud, janvier 2011
Coucher de soleil aux portes de Cochin ...
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Photos à Cochin, état du Kérala, Inde du Sud (janvier 2011)
La couleur et le parfum ... marché de Mysore (1)
Le Devaraja market de Mysore n'est peut-être pas le plus grand marché de l'Inde, mais c'est sans doute le plus photographié. Surtout pour ses monticules coniques de kumkum et ses guirlandes de fleurs. Et je ne parle pas des étals d'épices, de fruits et de légumes et du reste de cet immense marché qui feront l'objet d'un prochain post.
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La couleur, c'est surtout celle de ces étals de kumkum. Ce ne sont pas des épices, contrairement à ce que certains voyageurs indiquent parfois, mais des poudres colorées destinées à des rituels hindouistes.
Impossible de ne pas y associer le parfum, le santal notamment, qui participe au bonheur olfactif qui vient s'ajouter au plaisir des yeux.
Quant au parfum, hormis celui du santal et des encens, c'est surtout celui des guirlandes de fleurs et principalement du jasmin. Elles servent aussi aux rituels hindouistes, mais également à orner les cheveux des femmes qui accrochent chaque jour de jolies grappes de jasmin frais et odorant à leur longues chevelures. Elles sont ainsi délicatement et discrètement parfumées. Les indiens accrochent aussi ces guirlandes à leurs véhicules : touk-touk, voiture, bus, en guise de protection.
La couleur, ici aussi, est indissociable du parfum ...
Repassage !
Je ne sais pas si c'est pareil pour vous, mais le week-end, il m'arrive d'avoir des montagnes de linge à repasser.
Quand je pense qu'elle repasse plus de 100 pièces à l'heure ! Enfin, c'est ce que nous a dit Babu, qui n'est pas originaire du sud de la France comme on pourrait l'imaginer, mais du sud de l'Inde ;)
Son fer à repasser fonctionne encore au charbon de bois : certains ont tout de même des fers électriques, mais celui-ci qui pourrait être classé dans les antiquités semble encore bien efficace.
Cette femme fait partie de la caste des dhobi wallah, des blanchisseurs, dont le travail consiste à collecter le linge sale, le laver et le repasser. Une scène comme on en rencontre beaucoup dans les rues, en Inde.
Ici un autre dhobi wallah qui procède au lavage et séchage du linge près des ghâts.
Scènes de vie et petites échoppes dans la rue menant au Devaraja market, le grand marché de Mysore.
Ici, une petite épicerie.
Petit marchand de journaux et de bonbons. Les Indiens sont des lecteurs assidus des quotidiens, lesquels seraient au nombre de 27.000, toutes langues et dialectes confondus !
Ce jour-là, c'était la fête des vaches : un jour chômé pour elles. Pour l'occasion, elles ont été enduites de curcuma, les biquettes aussi ! Le curcuma, le safran indien, est sensé apporter bonheur et prospérité. De fait, les vaches semblent heureuses, en Inde ;)
Marchand de sucre : il y a de nombreuses plantations de cannes à sucre en Inde du Sud.
Marchand ambulant de chaï, le thé que l'on boit ici à toute heure du jour (et de la nuit).
Palais ...
Dès l'entrée du Palais de Mysore, on pose ...
ou pas ...
Il faut en profiter pour photographier ou se faire photographier à l'extérieur, car le palais se visite (sauf les appartements privés du maharaja de Mysore), mais ne se photographie pas. De style indo-musulman, avec ses dômes de marbre rose, ce palais est l'un des plus vastes du genre en Inde. Il a été reconstruit avec l'aide des britanniques en 1912 après avoir été détruit par un incendie.
L'intérieur est aussi grandiose : vitraux, galeries somptueuses, verrières, portes d'argent, marqueteries d'essences rares et d'ivoire, revêtements de sol aux incrustations de pierres précieuses, palanquin en or, galerie de portraits impressionnants ...
La dynastie des Wodeyar y resta jusqu'à l'indépendance de l'Inde en 1947. Leur descendant, le maharaja de Mysore, y vit toujours comme je l'ai dit plus haut. Chaque week-end, il fait procéder à l'illumination du palais (clic pour voir la photo) : plus de 100.000 ampoules sont utilisées pour faire revivre cette féerie. Fin septembre ou début octobre selon les années, c'est là qu'a lieu la fête de Dussehera. A cette occasion, le palais est illuminé chaque nuit et, le dernier jour, le maharaja conduit un cortège extrêmement coloré. Les éléphants richement caparaçonnés, les serviteurs en livrée, la cavalerie et les représentations de divinités, tous avancent au son des orchestres de cuivres, dans des nuages d'encens.
Plus calme, la visite du petit temple attenant au palais : un véritable havre de paix ...
Ghâts ...
Sur les ghâts*, au bord de la rivière de Sirangapatnam, la vie s'écoule tout simplement ... pour les Indiens, bien sûr, car personnellement, j'ai trouvé cela fascinant !
* le mot ghât désigne les escaliers des temples menant vers le bassin sacré qui ont donné leur nom aux fameux Ghâts occidentaux, chaîne montagneuse du sud de l'Inde.
De Bangalore à Chennai
Cette partie de l'Inde du Sud, lieu de mes pérégrinations, comprend trois états : le Karnataka (vert foncé sur la carte), le Kerala (ocre clair) et le Tamil Nadu (ocre foncé), sur les 28 états dont est composé le territoire indien.
Bangalore, Mysore, Calicut, Cochin, Allepey, Periyar, Madurai, Trichy, Tanjore, Pondichery, Mahabalipuram, Muttukadu et enfin Chennai : voila en gros mon itinéraire que vous pouvez suivre sur la carte ci-dessus. Pas énormément de kilomètres en somme, excepté que dans le cas présent on ne compte pas en kilomètres, mais en heures. A titre d'exemple, il y a 216 km entre Mysore et Calicut, ce qui représente en gros 6 à 7 heures de bus si tout va bien car les routes sont souvent en très mauvais état, et ce essentiellement à cause de la mousson. Et je ne vous parle pas de la conduite indienne, je ne voudrais pas vous effrayer.
Notre sauveur chauffeur, que j'ai surnommé Mister Bollywood (j'imagine que vous voyez pourquoi) et son aide, l'adorable Oumech
Mon coup de coeur : le Tamil Nadu. Pour ses villages, le caractère hospitalier et enjoué de ses habitants, la beauté des femmes, le sourire des enfants, ses temples, la ferveur religieuse ... bref, je suis tombée sous le charme du pays Tamoul !
Mon regret : les backwaters. Nous n'y avons pas consacré assez de temps, mais tout cela est de ma faute : j'aurais du choisir le circuit avec au moins une nuit à bord d'un boathouse. Mais ce n'est qu'un tout petit regret, pour ne pas dire un caprice de touriste gâtée. Je n'ai décidément pas assez pris de leçons d'humilité !
Mes impressions en deux mots : si je compare ce voyage à celui que j'ai effectué en 2003 dans le nord de l'Inde, au Rajasthan notamment, je dirais que j'ai trouvé le nord de l'Inde somptueux (de par son architecture essentiellement) et le sud de l'Inde chaleureux. Remarquez "je viens du sud, et par tous les chemins, j'y reviens ..."
Les 24 temples du Daitoku-ji à Kyoto ... où il est question du Maître de Thé, Sen No Rikyû ...
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La suite, en cliquant ICI, dans le Japon d'Asiemutée ...
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Le japonisme et les impressionnistes ...
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La suite, en cliquant ICI, dans le Japon d'Asiemutée ...
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Le chant du rossignol au château de Nijô à Kyoto ...
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La suite, en cliquant ICI, dans le Japon d'Asiemutée ...
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Au milieu de Kyoto, coule une rivière ... la Rivière aux Canards (Kamo-Gawa) ...
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Découvrez Murata Miho!
Narcisses blancs ... et jaune ...
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"Pourquoi les fleurs sont-elles nées si belles et cependant si malheureuses? Les insectes, au moins, peuvent piquer, et même la bête la plus inoffensive se battra si elle est aux abois. L'oiseau dont on cherche le plumage pour orner quelque chapeau peut, en s'envolant, échapper à son poursuivant; l'animal dont vous convoitez la fourrure peut se cacher à votre approche. Hélas! La seule fleur dotée d'ailes est le papillon; toutes les autres demeurent impuissantes devant leur bourreau. Crieraient-elles durant leur agonie que leurs plaintes n'atteindraient pas nos oreilles endurcies! Nous nous montrons moins brutaux vis-à-vis de ceux qui nous aiment et nous servent en silence, mais le temps viendra peut-être où nos plus chers amis s'éloigneront de nous, tant nous aurons été cruels à leur endroit. N'avez-vous pas remarqué que les fleurs sauvages deviennent rares chaque année? Peut-être ont-elles décidé de fuir, conseillées en cela par les plus sages d'entre elles, jusqu'à ce que l'homme accède au plus grand degré d'humanité? Peut-être ont-elle émigré au paradis?"
Kakuzô Okakura
"Le livre du thé"
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Pivoines précoces ... au jardin Hanbury ...
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Pas si précoces que ça en fait, à la même époque l'année dernière, elles étaient déjà fleuries ... mais, parmi les boutons, je l'ai trouvée, gracile et délicate, comme une offrande, dans son impudique beauté ...
Les fleurs - Extrait du "Livre du thé" de Kakuzô OKAKURA
"Dans la lumière grise et tremblante d'une aube de printemps, n'avez-vous jamais eu l'impression, alors que les oiseaux mâles gazouillaient dans les arbres selon quelque rythme mystérieux, qu'ils chantaient les louanges des fleurs à leurs femelles? Pour ce qui est de l'humanité, à l'évidence, la poésie amoureuse a dû naître en même temps que l'amour des fleurs. Comment mieux décrire, en effet, l'épanouissement d'une âme virginale qu'en la comparant à une fleur, si douce dans son inconscience, parfumée parce que silencieuse? En offrant la première guirlande de fleurs à sa compagne, l'homme primitif a transcendé la brute. Par ce geste qui l'élevait au-dessus des nécessités grossières de la nature, il est devenu humain. En percevant l'usage subtil de l'inutile, il est entré dans le royaume de l'art."
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tout près, deux délicates anémones bleues ...
et, ultime récompense, d'élégantes fleurs originaires de Ryukyu, une des îles d'Okinawa au Japon (dicondra micrantha, de la famille des liserons - convolvuceae)
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Voila une partie de ma visite dominicale au jardin Hanbury, ce petit coin d'Italie dont je ne me lasse pas ... c'est toujours un moment de pur bonheur ...
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Seule ... face à l'horizon ...
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"Seuls aussi avec l'horizon.
Les vagues viennent de l'Est, invisible, une à une, patiemment; elles arrivent jusqu'à nous et, patiemment, repartent vers l'Ouest inconnu, une à une.
Long cheminement, jamais commencé, jamais achevé ...
La rivière et le fleuve passent, la mer passe et demeure.
C'est ainsi qu'il faudrait aimer, fidèle et fugitif.
J'épouse la mer."
Albert Camus "La mer au plus près"
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Des bambous noirs au jardin Hanbury ...
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Phyllostachys nigra, plus communément appelé bambou noir est originaire de Chine et de Taïwan. Les jeunes chaumes sortent verts, et c'est le soleil - pratiquement permanent au jardin Hanbury - qui les rends, au fil des années, de plus en plus sombres jusqu'à devenir d'un beau noir d'ébène. Seul, son feuillage reste d'un beau vert lustré.
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Kafka sur le rivage ... Haruki MURAKAMI
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La suite, en cliquant ICI, dans le Japon d'Asiemutée ...
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Un matin printanier au jardin Hanbury ...
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A l'arrivée du froid printemps traversé d'ondées, riche de soudaines fleurs jaunes, il m'arrive de me souvenir du passé tout en surveillant si la viande a été placée à l'ombre, ou en maniant les sacs de papier d'argent qui contiennent le thé et les raisins secs. Je me rappelle le soleil levant, le vol des hirondelles effleurant les brins d'herbe, les histoires que racontait Bernard quand nous étions enfants, et les feuilles innombrables et légères qui s'agitaient sur nos têtes, divisant le ciel bleu et répandant des ombres et des lumières errantes sur les racines dénudées du hêtre au pied duquel je sanglotais. Les pigeons prenaient leur vol. J'ai couru, j'ai sauté après les mots qui m'échappaient et traînaient à travers les branches comme la ficelle d'un ballon. Puis l'immobilité de ma matinée se brise comme un vase fêlé, et reposant le sac de farine, je me dis : "je suis prise dans la vie comme le roseau dans l'étang recouvert de glace."
Virginia WOOLF
"Les Vagues"